Maladie de Parkinson : « Des solutions prometteuses », selon la directrice scientifique de l’association France Parkinson

, Maladie de Parkinson : « Des solutions prometteuses », selon la directrice scientifique de l’association France Parkinson

En 2030, en se fiant au vieillissement actuel de la population, le nombre de personnes atteintes par la maladie de Parkinson augmentera de 56 %, selon les dernières données de Santé publique France. Il y a donc urgence, pour la recherche, à améliorer la qualité de vie des patients atteints de cette maladie handicapante et qui gagne en intensité au fil des années. Entretien avec la directrice scientifique de l’association France Parkinson.

Selon l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), la maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus répandue en France, après Alzheimer, avec plus de 270.000 personnes touchées. Différents projets de recherche tentent de mieux comprendre les symptômes de cette maladie, qui gagne en intensité au fur et à mesure des années. Marie Fuzzati, directrice scientifique de l’association France Parkinson, association reconnue d’utilité publique, évoque les dernières avancées avant sa conférence à Chartres demain.

Quels sont les enjeux de la recherche sur la maladie de Parkinson ?

L’objectif fondamental, c’est de mieux comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires de la maladie, afin d’en enrayer la progression. Il s’agit, notamment, de trouver des cibles thérapeutiques, sur lesquelles on peut agir, pour ralentir la mort des neurones. La recherche fait en sorte que Parkinson devienne une maladie chronique stabilisée, mieux vécue par les personnes qui en sont atteintes. Guérir et se remettre à créer des neurones n’est, pour l’instant, pas à l’ordre du jour. On s’attelle aussi à mieux appréhender tout ce qui est non médicamenteux, les traitements ayant des effets indésirables importants.

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Quelles sont les alternatives ?

Toutes celles autour de l’accompagnement de la personne vont être étudiées. On va, par exemple, chercher à savoir si l’hypnose ou la réflexologie peuvent aider. C’est une approche en sciences humaines et sociales, qui est complémentaire, et qui permet de donner des outils aux patients, pour une meilleure gestion du stress et de l’anxiété. Cela peut améliorer les symptômes cliniques, permettre de ne pas augmenter les doses des traitements, et donc de moins subir les effets indésirables. Comme la maladie est progressive, il faut une adaptation constante.

Y a-t-il des pistes prometteuses ?

Un des grands axes de la recherche actuelle concerne les médicaments repositionnés. Ce sont des médicaments déjà sur le marché, utilisés pour d’autres pathologies, mais qui peuvent s’avérer intéressants pour Parkinson. Il y a quelques jours, le lixisénatide (utilisé pour le traitement contre le diabète, NDLR), a donné des résultats prometteurs. L’étude a montré que les symptômes moteurs, ceux qui concernent le mouvement, progressaient moins vite chez les personnes traitées. L’immunothérapie est, aussi, une piste prometteuse. Dans la maladie de Parkinson, la protéine alpha-synucléine s’accumule anormalement, et forme des agrégats dans le cerveau. L’idée est d’injecter des anticorps monoclonaux chez le patient afin de prévenir cette accumulation et arrêter la perte continue des cellules.

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Plusieurs études ont également mis en évidence l’importance de l’activité physique chez les personnes malades. Sur quels leviers agit-il ?

Le sport maintient la force musculaire, la souplesse, et permet de faire des mouvements de plus grande amplitude. Tout le monde peut en faire, et, la meilleure option, c’est de trouver une activité physique adaptée à son rythme. Il faut insister, la sédentarité est le pire ennemi de la personne malade. Moins elle bouge, moins elle arrive à bouger. Il y a une dizaine d’années, on disait aux patients de ne pas se fatiguer. Or, selon plusieurs études, les personnes qui ont une activité physique régulière, un peu intensive, donnent l’impression qu’elles progressent moins rapidement dans leur maladie. Beaucoup de Parkinsoniens font du tennis de table ou de la marche.

France Parkinson est une association qui soutient des projets de recherche. Pouvez-vous nous en décrire un ?

En 2022, on avait retenu un grand projet concernant la stimulation cérébrale profonde. C’est une alternative pour les 10 à 15 % de patients chez qui le traitement oral fonctionne moins bien. Des électrodes sont posées dans certaines zones du cerveau, qui sont stimulées de manière électrique. L’idée, avec l’intelligence artificielle, c’est que ces électrodes se mettent à enregistrer l’activité électrique du cerveau et donc d’adapter, en temps réel, la stimulation à la situation du moment d’une personne. Quelqu’un qui est assis, et qui écrit, n’a pas besoin de la même stimulation que quand il marche.

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On peut diminuer le traitement oral et améliorer beaucoup de symptômes. C’est très prometteur. L’un des grands problèmes de la maladie, ce sont les périodes de freezing : les gens sont complètement bloqués d’un coup et ne peuvent plus marcher. Cette recherche essaye de comprendre l’empreinte électrique du freezing, pour voir si on pourrait l’anticiper et l’éviter.

Il y a donc de quoi être optimiste ?

Oui, bien sûr, la connaissance a explosé, la technologie s’est beaucoup améliorée, on a des possibilités d’analyses beaucoup plus fines, et l’imagerie se développe rapidement. Toutes ces avancées nous permettent de mieux comprendre le cerveau. Tous les jours, nous allons vers davantage de solutions prometteuses pour les patients.

Conférence. Marie Fuzzati sera présente à Chartres, demain, pour une conférence intitulée « Maladie de Parkinson, où en est la recherche ? ». L’événement est organisé dans le cadre de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson, qui s’est tenue hier. Le rendez-vous est donné de 15 à 18 heures, à la Maison pour tous (MPT) des Petits-Clos, 4, avenue François-Mitterrand, à Chartres. Entrée libre. Plus d’informations sur le site franceparkinson.fr/comite-28/.

Yamine Nfifakh

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