Sur les 255 produits antipaludéens contrôlés en laboratoire, 02 ont montré un défaut de conformité. Selon l’Agence de la réglementation pharmaceutique (ARP), qui a donné l’information, le degré de satisfaction est ainsi estimé à 99% avec deux non conformes. C’est pourquoi, la Directrice générale de ladite agence, Dr Oumou Kalsoum Ndao Ndiaye, a annoncé le retrait temporairement de ces produits qui concerne l’artesiane injectable 60 mg et le paluva 40.
La Direction de l’Agence de la réglementation pharmaceutique (ARP) est passée hier, mercredi 31 juillet 2024, au partage des résultats d’analyse de la surveillance de la qualité des médicaments antipaludiques dans le pays, au niveau de 8 régions du Sénégal. Selon Dr Oumou Kalsoum Ndao Ndiaye, la gamme des produits antipaludiques sont au nombre de 24. Et le choix de l’analyse a été porté sur 6 molécules parmi les 24. Ainsi, elle a renseigné que «le travail a été fait sur un échantillonnage de 255 produits».
Pour l’ARP, cette mission était composée des agents de l’ARP, de ceux de la Direction générale de la Santé (DGS), du programme paludisme entre autres. «Ces acteurs ont sillonné les 8 régions, avec un modèle de prélèvement typique de travail, et ont sorti 255 produits à contrôler au laboratoire. Le contrôle fait avec la technicité qui vaille a donné une conformité globale de 99% avec seulement deux non conformes», a fait savoir Dr Ndiaye Ndao. Et d’ajouter : «quand nous constatons qu’un produit ne répond pas aux normes et à la conformité, nous passons directement au retrait de ce produit. Ce qui a été fait». Les deux produits incriminés sont l’artesiane injectable 60 mg et le paluva 40 qui était de 240 comprimés.
A en croire la Directrice de l’ARP, cette démarche montre l’importance de cette surveillance. «Il ne suffit pas de donner des Autorisations de mise sur le marché (AMM) à des produits pour les faire circuler dans le pays. Il ne suffit pas d’acquérir des médicaments à travers les méthodologies ou de distribuer les médicaments sur la chaîne d’approvisionnement. Mais il faut contrôler. Un bon médicament peut entrer dans le pays, en bonne qualité, mais se détériorer au cours de la distribution. Donc, ce contrôle post-marketing est un élément capital dans la surveillance de la chaîne d’approvisionnement».
Du côté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Guy Bertrand Njambong, Responsable technique et médicaments essentiels et produits de santé à l’OMS-Sénégal, soutient que la lutte contre les produits falsifiés de paludisme est une priorité de santé publique. «Le paludisme reste une cause majeure de mortalité et morbidité en particulier chez les enfants et les femmes enceintes. C’est pourquoi, il est crucial que les médicaments utilisés pour lutter contre cette maladie soient de haute qualité. Mais, ce n’est pas uniquement pour le paludisme mais pour toutes les autres maladies en général que la surveillance des médicaments utilisés doit être de rigueur», fait-il savoir.
Tout en soutenant «la surveillance de la qualité des produits contre le paludisme est une composante essentielle, du fait que les médicaments falsifiés ou de qualité inférieur peuvent impacter sur l’efficience du traitement et mettre en danger la vie des patients. La lutte contre les médicaments et les produits falsifiés ne peut être menée par un seul acteur, elle nécessite l’engagement et la collaboration de tous les acteurs y compris le gouvernement, les professionnels de santé et la société civile. L’OMS est engagé à soutenir le Sénégal pour améliorer la qualité des médicaments en général et dans le cadre des autres produits».
Denise ZAROUR MEDANG
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