Ici pas de chariot, ni de transpalette… Les Anis de Flavigny se situe au cœur d’un lieu historique. Perché en haut d’une colline, le village de Flavigny-sur-Ozerain en Côte-d’Or, héberge dans son ancienne abbaye, l’entreprise familiale de bonbons. Autant dire que les espaces sont assez restreints pour envisager le déplacement de quelconques machines imposantes. En 1990, lorsque Catherine Troubat reprend les rênes de l’entreprise de dragées sucrées, son père lui propose de passer par tous les postes pour comprendre son fonctionnement : depuis manœuvre jusqu’à commercial sur les salons internationaux, en passant par dragéiste ou le conditionnement, Catherine Troubat expérimente chaque métier. La patronne se rend compte de la pénibilité de certaines tâches répétitives ou ponctuelles. Même si en 400 ans d’existence, les conditions de travail se sont améliorées par de nouveaux outils ou des astuces sur-mesure, les conditions de travail ont réellement évolué il y a seulement quelques années. « Partout où j’ai pu réduire les reprises en main, j’ai essayé de trouver des astuces pour soulager les salariés », souligne Catherine Troubat.
Des outils sur-mesure
La directrice des Anis de Flavigny ne manque pas d’imagination et cherche des solutions adaptables à chaque situation. « Une des premières décisions que j’ai prises a été de supprimer les allers-retours des sacs de bonbons d’un étage à l’autre en construisant des tuyaux en inox qui arrivent directement au rez-de-chaussée dans les boîtes de conditionnement », explique-t-elle. Autre exemple : les sacs de sucre de 50 kg sont passés à 25 kg. Ou encore l’invention d’un « Moulinex géant » pour remplacer une grande cuillère en bois qu’il fallait manipuler à la main pour mélanger le sucre au-dessus des bassines brulantes.
Les dames du conditionnement changent également de postes toutes les heures pour éviter la monotonie. Celles-ci sont d’ailleurs équipées de bouchons qui atténuent les bruits parasites mais permettent d’avoir une conversation. Chaque opératrice est polyvalente et se spécialise d’une ou plusieurs compétences additionnelles : maintenance des machines, préparation des arômes, appui en boutique.
Les dames du conditionnement reçoivent les bonbons qui tombent directement des tuyaux en inox
Soulager 60% des charges portées
En 2021, après plusieurs essais, un dragéiste est équipé pour la première fois, d’un exosquelette de deux kilos de la marque Japet Medical, une startup créée en 2016, installée dans les Hauts-de-France. Cet appareil qui se fixe sur les hanches et au niveau de l’abdomen, l’aide à soulager 60% des charges portées. « L’outil limite certains mouvements et reporte la pression sur les hanches – l’os le plus fort du corps humain – et pas sur la colonne vertébrale qui est souvent malmenée », précise Catherine Troubat.
« Je me sens comme RoboCop »
Un investissement qui représente 7.000 euros par protection individuelle. « Je m’en sers pour charger le sucre et lors du déchargement des turbines matin et soir. C’est très simple à utiliser et cela permet de soulager mon dos », précise Nicolaï Lubin, manutentionnaire qui utilise l’exosquelette depuis deux ans et demi. Il y a plusieurs niveaux possibles en fonction du degré de fatigue. « Je me sens un peu RoboCop ! » plaisante ce dernier. « Avant je travaillais en boucherie donc j’avais plutôt des efforts légers en continu, ici ce sont plutôt des efforts lourds mais sur seulement sur quelques opérations qui dure environ 40 minutes », explique Jordan Chajuolleau, dragéiste. « Donc on ne l’utilise pas toute la journée pour garder de la musculature », poursuit-il.
Un dragéiste qui utilise l’exosquelette à la confiserie Adam
Un bien-être qui se diffuse
Après les Anis de Flavigny, la confiserie d’Adam. L’information se diffuse au sein de l’écosystème artisanal puisque ce fabricant de dragées aux amandes a contacté Catherine Troubat pour tester l’exosquelette dans son entreprise, située près de Colmar, en Alsace. « Chez nous, un dragéiste transporte plus de 10 tonnes à la main par jour », confie Raphael Kiesele, directeur général de la confiserie Adam. En 2021, ce dernier prend la décision de proposer l’exosquelette dans ses ateliers à forte pénibilité pour prévenir et maintenir ses effectifs aux savoir-faire rares. « Maître confiseur est un métier rare. L’idée est de préserver dans la durée nos salariés en leur évitant de s’abimer sur des tâches simples », souligne Raphael Kiesele.
Quand la high tech s’invite dans la tradition
En 2019, L’entreprise des Anis de Flavigny a eu l’autorisation de construire un entrepôt à l’entrée du village classé. Une vraie respiration pour la partie expédition et logistique. « Le manœuvre parcourait tout à pied avant. Désormais, il dispose d’un gerbeur électrique pour déplacer des palettes et d’une nacelle pour monter à 6 m de haut », se réjouit Catherine Troubat. « Cet entrepôt est notre côté high tech ! » s’amuse-t-elle.
Depuis son arrivée, l’entreprise familiale est passée de 16 à 33 salariés et de 1 à 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 30% à l’export dans plus de 40 pays.
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