Par Franck Morel (avocat associé chez Flichy Grangé), Samuel Tual (Président d’Actual Leader group)
Depuis les élections législatives, le paysage politique vit une profonde recomposition, marquée par un déplacement du centre de gravité du pouvoir vers le Parlement. Dans un pays en proie à la polarisation, le gouvernement et l’Assemblée nationale doivent ainsi faire preuve d’un sens aigu du compromis.
A l’heure où la France se voit épinglée pour ses déficits excessifs et où l’on enregistre une augmentation des défaillances d’entreprises, plusieurs chantiers sociaux se dressent devant nous. Tout d’abord, s’il convient de maintenir le cap vers le plein-emploi, nous devons aussi intensifier la bataille du bon emploi.
Perspectives claires et sécurisantes
Dans un contexte de transformation du monde du travail, sous l’effet de la révolution numérique et de la transition écologique, il est impératif d’entendre et de répondre aux aspirations nouvelles des Français. Les débats autour de la qualité de vie au travail, du télétravail ou encore de la semaine de quatre jours sont autant de signaux révélateurs des questionnements qui traversent notre société. Cependant, dans cette quête d’un meilleur équilibre, il est essentiel de ne pas perdre de vue la boussole qui nous permet de faire société au travail.
Les mutations que nous vivons suscitent des inquiétudes légitimes auprès des entreprises et des salariés. Elles alimentent aussi un sentiment d’exclusion chez certains de nos concitoyens. Il appartient donc aux pouvoirs publics, en concertation avec les partenaires sociaux, de répondre à ces préoccupations en offrant des perspectives claires et sécurisantes. La COP du travail proposée par le gouvernement sortant pourrait constituer un espace de dialogue propice pour repenser nos modes de travail.
Le sujet des conditions de travail et de la sécurité devra figurer à son agenda, alors que deux accidents du travail mortels surviennent chaque jour en France. Les attentes exprimées sur le pouvoir d’achat y seront aussi logiquement abordées. De la même manière, c’est dans le cadre du dialogue social que devront être appliquées des règles d’assurance-chômage à la fois protectrices et incitatives.
Encourager l’adhésion au travail
Le deuxième chantier de taille des prochaines semaines porte sur l’amélioration du taux d’emploi des seniors, qui constitue tout à la fois un enjeu démographique, sociétal et social. Après deux années de débats, il est temps de passer à l’action sur tous les leviers : recrutement, formation, coût du travail, gestion des fins de carrière et conditions de travail. L’aménagement du temps de travail selon les âges de la vie constitue également une piste à explorer pour permettre à chacun de trouver un équilibre entre ses besoins et les exigences du marché de l’emploi.
Pour aborder ces chantiers, il ne s’agit pas de choisir entre une réduction du temps de travail anachronique et une meilleure répartition de celui-ci, mais bien de viser le « mieux » pour tous, notamment pour celles et ceux qui ne choisissent pas leur emploi. La France, lanterne rouge des pays de l’OCDE avec 664 heures travaillées par habitant, doit s’atteler à porter ses efforts particulièrement sur les jeunes et les plus âgés, afin d’assurer une cohésion intergénérationnelle et de préserver la compétitivité du pays.
Enfin, le travail doit payer et permettre d’améliorer sa situation personnelle dans le temps. Cet impératif va bien au-delà d’une hausse ponctuelle de salaire mais doit être appréhendé globalement dans un souci de préserver compétitivité et qualité de vie pour tous.
Le grand défi pour les années à venir sera de ressusciter l’adhésion au travail dans notre société, en garantissant à chacun un travail choisi. Le travail doit redevenir un lieu d’accomplissement, où chacun peut trouver sa place. Il appartient aux acteurs politiques, économiques et sociaux de travailler main dans la main pour mener à bien ce chantier structurel. Les partenaires sociaux, fidèles à leur culture de dialogue et de compromis, devront montrer la voie.
Franck Morel est senior fellow à l’Institut Montaigne et avocat chez Flichy Grangé.
Samuel Tual est vice-président du Medef et président d’Actual Group.
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