Environ un adulte sur dix dans le monde souffre de diabète. Le diabète de type 2 concerne 90% des cas. On sait qu’une alimentation saine et une activité physique régulière réduisent nettement les risques de développer la maladie. Mais qu’en est-il des personnes ayant une prédisposition génétique au diabète ? Une étude de l’Université de l’est de la Finlande montre pour la première fois qu’elles bénéficient tout autant de ces comportements.
Selon la Fédération internationale du diabète, 537 millions d’adultes dans le monde vivent avec le diabète. Ce nombre devrait atteindre 643 millions d’ici 2030, puis 783 millions d’ici 2045. Quel que soit le type de diabète, la maladie expose à des risques de complications graves, affectant divers organes. Les hyperglycémies répétées provoquent une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins. S’ensuivent des troubles cardiovasculaires, une neuropathie, une rétinopathie, des troubles rénaux, des douleurs et fourmillements au niveau des mains, etc. Par conséquent, le diabète est un fardeau majeur et croissant de santé publique.
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune, qui se déclare le plus souvent dès l’enfance. Le diabète de type 2 (DT2) apparaît plus tard dans la vie, parfois dès l’adolescence. Des études d’association pangénomique ont identifié plus de 500 variantes génétiques courantes augmentant le risque de développer un DT2 ! Des facteurs liés au mode de vie influencent également le risque de développer la maladie. Ils comprennent une alimentation riche en graisses saturées et pauvre en fibres, un manque d’activité physique, un surpoids, etc.
Améliorer son hygiène de vie malgré un bagage génétique défavorable
Plusieurs études antérieures ont démontré qu’une amélioration de l’hygiène de vie est une stratégie préventive efficace. Une étude finlandaise publiée en 2001 a par exemple montré que réduire son poids, diminuer sa consommation de graisses et faire plus d’exercice peut réduire de 58% le risque de DT2. Plus récemment, une méta-analyse a rapporté que les changements de mode de vie réduisaient le risque de 53%.
Ces études d’intervention incluaient des participants présentant une intolérance au glucose – un état qui précède l’apparition d’un DT2. L’organisme développe peu à peu une insensibilité à l’insuline, et peine à réguler la glycémie.
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Jusqu’à présent, aucune étude n’a examiné l’effet de ces interventions sur les personnes porteuses de variantes génétiques qui les prédisposent au DT2. Une équipe de l’Université de l’est de la Finlande s’est récemment penchée sur le sujet. Leur objectif était de déterminer si cet effet diffère entre les individus présentant un risque génétique élevé ou faible.
Leur essai (T2D-GENE), d’une durée de trois ans, a impliqué près de 1000 hommes âgés de 50 à 75 ans, en surpoids (IMC ≥ 25 kg/m²). Tous les participants à l’étude présentaient une glycémie à jeun élevée au départ. Le groupe d’intervention se composait de plus de 600 individus, répartis en deux sous-groupes : faible et haut risque génétique. Un groupe témoin comprenait lui aussi des individus à faible et haut risque.
Le risque génétique a été déterminé sur la base de 76 variantes génétiques connues pour prédisposer au DT2. Pendant toute la durée de l’étude, ni les participants, ni les chercheurs ne savaient à quel groupe de risque génétique les participants appartenaient. Tous ont donc reçu les mêmes conseils en termes d’hygiène de vie.
Un risque de diabète de type 2 réduit de 52%
L’intervention comprenait des séances de groupe sur l’importance d’une alimentation saine et de l’activité physique. Des nutritionnistes aidaient les participants à adopter un régime alimentaire plus favorable à la santé. Un portail Web était à leur disposition pour échanger. Les participants avaient pour objectif minimum de maintenir leur poids. Ils devaient également pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique par jour, au moins 5 fois par semaine.
Ces initiatives ont clairement porté leurs fruits. Dans le groupe d’intervention, la conversion au diabète était de 7,7% dans le groupe à faible risque génétique et de 7,9% dans le groupe à risque génétique élevé. Au sein du groupe témoin, 8,2% des participants du groupe à faible risque génétique et 14,1% des participants du groupe à risque génétique élevé ont développé un DT2. « Dans l’ensemble, l’intervention a réduit le risque de DT2 de 52% », résument les chercheurs.
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L’équipe a surveillé l’apparition du diabète en mesurant chaque année l’HbA1c (hémoglobine glyquée) des participants. Elle a également effectué des tests oraux de tolérance au glucose.
Les résultats montrent que l’intervention a significativement amélioré la dégradation du glucose à 2 heures, l’aire sous la courbe du glucose et l’indice de disposition (sécrétion d’insuline) quel que soit le niveau de risque génétique. Dans le groupe à faible risque, elle a empêché une augmentation de la glycémie à jeun. On observe également une diminution de l’indice de Matsuda (qui évalue la sensibilité à l’insuline).
Une stratégie préventive bénéfique à tous
En outre, les individus qui ont bénéficié de l’intervention ont perdu plus de poids et ont connu une diminution plus importante de l’IMC que ceux du groupe témoin – et ce, indépendamment du risque génétique. Ils ont également amélioré de manière significative la qualité de leur alimentation. Leurs apports en acides gras saturés ont diminué, tandis que les apports en acides gras mono- et polyinsaturés, en légumes, fruits et baies ont augmenté. Là encore, il n’y avait pas de différences significatives entre les deux groupes de génotypes.
Cette étude est la première au monde à montrer qu’une alimentation saine et une activité physique régulière réduisent le risque de diabète de type 2, même chez les personnes présentant un risque génétique élevé. En d’autres termes, tout le monde profite des changements de mode de vie, quel que soit le risque génétique. C’est également la première étude à montrer que ces stratégies préventives sont aussi efficaces chez les plus de 60 ans. On sait qu’avec l’âge, la sensibilité à l’insuline diminue, ce qui peut entraîner une hausse de la glycémie.
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« Ces résultats encouragent tout un chacun à modifier son mode de vie pour promouvoir la santé. En outre, ils démontrent l’efficacité des conseils sur le mode de vie en groupe et sur Internet, qui permettent d’économiser des ressources en matière de soins de santé », a déclaré Maria Lankinen, spécialiste en nutrition et première auteure de l’étude.
Une amélioration de l’hygiène de vie pourrait aussi constituer une forme de traitement. Une récente étude britannique, menée sur des personnes atteintes de DT2, a montré en effet qu’un régime alimentaire plus sain peut conduire à la rémission. Sur les quelque 450 participants ayant suivi le programme (d’une durée d’un an) et dont les données d’HbA1c étaient complètes, 32% ont connu une rémission, avec une perte de poids moyenne de 14,4%.
« Toutes les personnes à risque de diabète de type 2 devraient être encouragées à modifier leur mode de vie, quel que soit le risque génétique », concluent Maria Lankinen et ses collaborateurs.
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