A la découverte de El Hadji Malick Dièye, ce jeune géomaticien lauréats du concours Pale Blue Dot Challenge

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El Hadji Malick Dièye, jeune géomaticien Sénégalais de 25 ans, il est l’un des lauréats du concours Pale Blue Dot Challenge qui est une compétition internationale créée par la NASA, la Mission américaine auprès des organisations internationales à Vienne, Driven Data, et le Bureau des affaires spatiales des Nations unies, avec l’objectif de faire développer des visualisations, à l’aide de données d’observation de la Terre, qui contribueraient à faire progresser les objectifs de développement durable de faim zéro, d’eau potable et d’action climatique. Portrait d’un jeune pas comme les autres.

El Hadji Malick n’aurait jamais imaginé, dans sa tendre enfance, devenir un jour géomaticien. C’est un jour, après une année perdue à l’université de Saint-Louis pour cause de grèves répétitives, au tournant d’une discussion avec son père, lui-même géomaticien, qu’il commence à développer une passion pour l’univers de la technologie géospatiale. Il décide alors de suivre les pas et conseils de son père, et passe en 2019, avec succès, le concours d’entrée au Centre d’Entreprenariat et de Développement Technique Sénégal Inde. El Hadji Malick, réussit avec brio son cursus de formation en géomaticien, en terminant avec une moyenne de 19,83/20 lors de la présentation de son projet intégrateur sur « l’apport de la Géomatique à l’analyse de l’impact du Bus Rapid Transit ». Pour information, le Bus Rapid Transit est un projet révolutionnaire, soutenu par la Banque mondiale, qui vise à résoudre les problèmes de transport des habitants de Dakar et à améliorer leur qualité de vie avec la mise en circulation d’un réseau de bus électriques.
La géomatique est donc une affaire de famille pour El Hadji Malick. Avec une passion mal dissimulée, il nous raconte que la géomatique est née du « besoin de représenter, de spatialiser ou de modéliser un phénomène dans l’espace et dans le temps ». En fait, la géomatique est une combinaison des mots « géographie » et « informatique » et elle a pour objectif principal « d’aider à la prise de décision, pour un meilleur cadre de vie ou pour optimiser des ressources bien déterminées, ou encore contribuer au suivi d’un phénomène particulier comme la déforestation, les épidémies ou encore l’urbanisation », déclare-t-il dans le magazine de UNOWAS parcouru par Senego avant de nous donner plus de détails sur le processus qui va de l’acquisition, au croisement et traitement des données, l’analyse et la décision, et sur le système d’information géographique. Avec entrain, El Hadji nous fait entrer dans son univers, quelque peu méconnu du grand public, qui pourtant est d’une grande utilité pour le monde, particulièrement le continent africain, d’autant plus qu’elle est « applicable à plusieurs domaines comme l’agriculture, le suivi des ressources naturelles, la surveillance côtière, le domaine militaire, l’urbanisme, l’aménagement du territoire, la santé. »
Pourtant, la plus grande passion de ce jeune scientifique est le géospatial, mais faute de ne pouvoir poursuive ces études dans ce domaine, par manque d’opportunités de formation, il décide d’affiner ses compétences en géodésie, avec à la clé une licence professionnelle en géomesure et aménagement, de l’Université de Thiès en partenariat avec l’Ecole Supérieur d’Ingénieurs Géomètres Topographes (ESGT-CNAM). C’est donc bien outillé, que M. Dieye a pu travailler au sein de plusieurs organisations prestigieuses comme l’Office Nationale de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), la Direction de la Gestion et de la Protection des Ressources en Eau (DGPRE), la Société Sénégalaise des Phosphates de Thiès, et le Centre de Suivi Ecologique. Ambitieux et confiant en ses capacités et compétences, El Hadji Malick décide de participer au Pale Blue Dot Challenge, une compétition conçue pour inciter les apprenants et les praticiens de la « Data Science » à utiliser des données pour comprendre et améliorer la qualité de vie sur Terre grâce à l’analyse et à la visualisation et qui a vu la participation de 1600 candidats répartis sur 140 pays à travers le monde. « C’est depuis le Sénégal, équipé de mon humble savoir-faire, d’un ordinateur et d’une connexion internet, que j’ai participé à ce concours avec un groupe formé d’un américain et de deux argentins, » nous raconte El Hadji. Avec ses camarades, ils présentent un projet ambitieux dénommé « Viva Aqua », avec le souhait de réduire les coûts associés aux études hydrogéologiques en utilisant l’apprentissage automatique et les données satellitaires/climatiques pour créer un outil open source capable de cartographier des informations essentielles telles que les données sur le niveau des eaux souterraines. « Notre visuel représente le niveau estimé des eaux souterraines avec une résolution d’environ 177 mètres sur toute la côte ouest urbaine de la Gambie, y compris la capitale Banjul et certaines parties de la subdivision occidentale, qui dépendent fortement des eaux souterraines pour accéder à l’eau potable, » explique El Hadji Malick. Et de surenchérir que « le projet présenté ne représente que la pointe de l’iceberg du potentiel de notre thèse principale, à savoir la production de cartes de haute résolution, quasiment en temps réel, du niveau des eaux souterraines à l’aide d’un modèle ‘machine learning’ et quelques opérations de traitements avec les outils de la géomatique. » Ce projet leur a valu d’être parmi les cinq lauréats et d’avoir le privilège de participer, très prochainement, à un programme d’études spatiales de 10 jours aux Etats-Unis dans les laboratoires de la NASA et du United States Space and Rocket Center (USSRC).

Tout en reconnaissant que ce projet pourrait contribuer grandement à faire progresser l’Objectif de Développement Durable (ODD) 6 qui vise un accès universel et équitable à l’eau potable, en « aidant à identifier des emplacements appropriés pour les puits de forage, en luttant contre la pénurie d’eau propre et en surveillant efficacement les eaux souterraines, » El Hadji Malick soutient que « cela pourrait également contribuer à atteindre l’ODD 2 pour une « Faim Zéro », en raison du rôle que jouent les eaux souterraines dans le maintien de l’agriculture et de la production alimentaire, atténuant ainsi la faim, » et aussi l’ODD 13 qui concerne l’action pour le climat. En effet ce projet « fournirait les outils nécessaires pour promouvoir la gestion durable des ressources en eau et renforcer la résilience mondiale au changement climatique. »
En attendant, le jeune El Hadji Malick est optimiste pour le futur. Il souhaite développer davantage l’outil qu’il a mis sur pied avec ses camarades lors de cette prestigieuse compétition pour contribuer à une meilleure gestion des ressources naturelles dans le Sahel et un peu partout dans le monde. Mais avant tout, il tient à approfondir ses connaissances. « Je souhaite d’abord trouver de meilleures opportunités pour apprendre davantage sur les dernières technologies géospatiales dans les grandes universités du monde, » nous confie-t-il. Et, pour son Sénégal natal, il rêve de « contribuer à trouver des solutions pour un développement durable, notamment sur les questions liées à la gestion des ressources naturelles. »
Parlant de la jeunesse africaine et surtout celle de la sous-région et du Sahel, il les encourage à intervenir davantage sur la scène internationale et à croire en leur potentiel. « Ne soyez pas intimidés par l’évolution de la technologie, plongez dans le monde des sciences et surtout investissez sur votre développement personnel, car ce dernier est la clef de voûte qui vous ouvrira les portes du succès, » conseille-t-il.
Avec UNOWAS

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